vendredi 9 août 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - Mathias Enard




Résumé : 13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.


Depuis 2010 dans ma PAL ! C'est bien, je suis à peu près à l'heure... Pour combler ce retard insurmontable, j'ai donc décidé de l'insérer dans mon challenge ABC, en espérant que ça me permette de le lire rapidement. J'ai finalement attendu le mois d'août 2013 pour le lire (sachant que j'ai tonne d'autres trucs à lire mais c'est une autre histoire). J'étais très intriguée par ce livre, notamment grâce au titre qui est très poétique et résume finalement toute l'ambiance du livre.

J'ai lu ce petit livre de Mathias Enard en une nuit seulement (et une 1h le lendemain matin). Les chapitres (si on peut appeler ça des chapitres) sont en effet très courts; entre une et deux pages, ce qui fait que très vite je me suis laissée absorbée par l'histoire. C'est donc la visite de Michel-Ange à Constantinople au XVIe siècle. Le thème au départ paraît un peu ennuyeux et très historique. Finalement, ce n'est pas du tout le cas, puisque je me suis très rapidement identifiée au personnage principal, qui fuit Rome, où le Pape le méprise, pour une ville orientale mystérieuse, qui cache bien des secrets. La narration est un peu décousue, et c'est un peu dommage, parce qu'il y a un temps d'adaptation nécessaire avant de comprendre que telle page fait référence au futur, et telle page au passé.

Le personnage que j'ai trouvé le plus attachant est incontestablement Mesihi, le poète qui désire plus que tout au monde être l'ami de Michel-Ange. Sa fragilité et son amour sont touchants. D'autant qu'il se sacrifie pour le sculpteur (mais je ne vous en dit pas plus). Il ne faut d'ailleurs pas prendre le livre comme historique, puisque comme le précise l'auteur, on ne sait à peu près rien de ces quelques semaines de Michel-Ange à Constantinople. Le style est très poétique, fluide, bouleversant par moments. Il nous amène dans les réflexions les plus intimes de l'un des sculpteurs les plus ingénieux de son siècle, et on perçoit une grande détresse dans cet être solitaire.

En définitive, ce n'est pas un coup de coeur, mais ça n'en reste pas moins une très bonne lecture, très adaptée aux nuits d'été !

Extrait : "On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois et d'éléphants, d'êtres merveilleux; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, de la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront; ils feront de toi l'égal d'un dieu." 




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