lundi 28 mai 2012

La Princesse de Montpensier


La Princesse de Montpensier
Madame de La Fayette


Résumé : Madame de la Fayette devance Racine quand elle montre les ravages de la passion aveugle, celle qui entraîne vers la ruine et la mort.
Au temps des Valois et des guerres de religion, Madame de Montpensier aime ainsi le jeune duc de Guise, bafouant un mari de circonstance ivre de jalousie. Elle ignore les sentiments qu'elle inspire au duc d'Anjou, le futur roi de France. Avec un férocité inconsciente, elle torture la pauvre comte de Chabannes chargé de l'éduquer, follement amoureux d'elle aussi.
Du dépit, de la rage, de la haine, des assassinats, voilà le portrait de l'amour que Madame de La Fayette peint avec du sang.


Mon avis : Je dois tout d'abord vous avouer que je suis tombée sous le charme du film de Bertrand Tavernier lors de sa sortie au cinéma. J'avais donc envie de savoir s'il était fidèle à cette nouvelle de Madame de La Fayette. Je craignais les longueurs déjà constatée dans La Princesse de Clèves, qui donnaient au récit une certaine lourdeur dont on se serait gardé. Ici le récit est beaucoup plus court (une centaine de pages tout au plus) et très intense. Mais les personnages de sont pas baclés non plus, on retrouve ici les fameuses analyses psychologiques à qui Madame de La Fayette doit sa notoriété. 

Parlons un peu de l'intrigue. Celle d'une femme qui se retrouve au milieu de quatre hommes qui l'aiment tous d'une manière différente. Assez banal, jusque là. Mais le véritable sujet c'est bien entendu comment une femme peut se perdre et aller jusqu'à la mort à cause des ravages de la passion. Ainsi, le coeur de la jolie princesse de Montpensier fait fausse route et se donne au mystérieux Duc de Guise, qu'elle connaît depuis ses 13 ans. Mais les sentiments du duc sont-il sincères ? La princesse ne ferait-elle pas mieux de n'adorer que son mari, le toujours absent prince de Montpensier ? Mais la beauté de cette jolie princesse fait bien des ravages, et voilà qu'en peu de temps, le duc d'Anjou, l'un des hommes les plus importants du royaume s'éprend aussi d'elle, et devient jaloux des sentiments de la Princesse envers de Guise. Et il y a aussi le comte de Chabanes, protégé du prince de Montpensier, qui aimera la jeune mais aussi ingrate Princesse jusqu'au bout. L'intrigue prend donc la forme d'une nouvelle où les intrigues d'amour sont reines, sans oublier le côté moralisateur presque indispensable à l'époque de Madame de La Fayette.

Le style est très agréable, simple, sans fioritures particulières. Madame de la Fayette encre sa nouvelle dans un cadre historique particulièrement précis, celui des guerres entre les huguenots et les catholiques qui déchirent la France du XVe siècle. La nuit de la Saint-Barthélémy sert d'ailleurs de décors à la dernière scène, sans compter que les personnages sont bel et bien réels. Elegance et sobriété sont donc le maître mot de Madame de la Fayette, qui, d'ailleurs n'utilise quasi jamais de figures de style. 

Je me devais de faire un petit paragraphe sur un personnage qui, à mon avis surpasse les autres : le Comte de Chabanes. Il est pour moi l'exemple même de l'homme vertueux qui aime dans le sens le plus noble du terme. Ainsi, jamais ne pense-t-il à abuser de la Princesse, à la faire chanter ou autre. Il l'aime tout simplement. J'aime cette idée de sacrifice envers une femme ingrate incapable de reconnaître la sincérité. Il ne faut également pas oublié que c'est lui qui la rend aussi parfaite et qui parvient à cultiver son esprit de jour en jour. Il est le personnage le plus pur de toute l'histoire, celui en échange n'a reçu aucune compensation, rien que le mépris de cette femme qu'il aime passionnément.

Une lecture que j'ai donc préférée à la Princesse de Clèves, car sans les longueurs. De plus, le côté moralisateur n'apparaît qu'à la fin, et n'empiète pas trop sur le déroulement de l'intrigue (car les moeurs de l'époque sont assez contradictoires avec les nôtres). Enfin, la nouvelle est d'une profondeur étonnante, surtout quand on pense que la nouvelle fait moins de 100 pages ! 

2 commentaires:

  1. j'ai beaucoup aimé le film également, je crois que je vais ajouter le livre à la liste à lire cet été, merci pour cette chronique!

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  2. Je l'ai lu l'année dernière et contrairement à toi, j'ai préféré la Princesse de Clèves ! Je n'ai pas du tout aimé, j'ai trouvé ça plat, un peu trop expédié... La Princesse de Clèves est plus poussé, plus approfondi ! Je me suis prise dans l'histoire alors que là pas du tout.
    Par contre, j'ai très envie de voir le film.

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